Qu’est devenue Marie, 7 ans après ?

J’avais interviewé Marie en 2014, elle était alors élève en Terminale scientifique.
Aujourd’hui, elle a 25 ans et m’a fait le plaisir de répondre à une nouvelle interview.
Devinez ce qu’elle est devenue ?

La réponse ici !

Pour lire ou relire l’interview de Marie en Terminale, c’est ici !

Bonjour Marie, il y a 7 ans tu as décroché ton bac S avec la mention AB.
Je t’avais interviewée à l’époque et tu te dirigeais vers une licence de MPA (Maths Physique Approfondies).
Tu as maintenant 25 ans, qu’es-tu devenue ? C’est ce que nous allons découvrir ici !

  1. Te souviens-tu de tes années au lycée ? Si tu devais garder un seul souvenir de ta scolarité au lycée, lequel serait-il ?

Je m’en souviens comme si c’était hier alors que ça commence un peu à dater. J’ai encore de très bons contacts avec mes camarades de classe. On se retrouve plusieurs fois dans l’année pour se revoir. Je garde de très bons souvenirs, mais l’un des meilleurs est notre voyage en terminale dans les Alpes. Nous étions partis une semaine en septembre pour étudier la géologie. De supers moments partagés en montagne, les repas dans le gite, les soirées à faire des baby-foot avec nos profs.

2. Après ton bac, comment s’est passée pour toi la rentrée en MPA ?

Le premier jour, la rentrée en MPA, j’étais morte de trouille. J’arrivais dans une nouvelle ville, une université inconnue où je ne connaissais personne.  Je devais m’adapter à la vie étudiante (se faire à manger toute seule, se débrouiller comme une grande en semaine) mais au final on crée vite des liens amicaux à la fac et cela se passe super bien. J’en garde de très bons souvenirs : beaucoup d’entraide entres étudiants de MPA, aucune rivalité entre nous.

3. Comment se sont déroulées tes années de licence ?

Les deux années de MPA demandaient beaucoup de travail, d’organisation et de rigueur. La 3e année de licence (spécialisée en maths) était plus simple, plus cool. J’étais rodée et je savais comment travailler pour ne pas être prise de court lors des périodes stressantes de partiels.

4. Qu’as-tu fait après ta licence ?

Après ma licence de maths, j’ai fait un master MEEF (Métier de l’Enseignement, de l’Education et de Formation) Maths. La première année du master, à l’ESPE (prénommée actuellement INSPE – Institut National Supérieur du Professorat et de l’Education) j’ai préparé le CAPES externe de maths (écrits et oraux). J’ai donc passé et réussi le concours pour être professeur de maths durant cette année (en 2018). Une année assez stressante car il y avait la pression du concours en plus de valider la 1ère année de master.

La seconde année de master (2018-2019), j’ai effectué mon stage de titularisation. J’étais stagiaire dans un collège en REP (Réseau d’Education Prioritaire) en Alsace, suivie par un tuteur qui m’épaulait dans mon apprentissage de jeune professeur. En parallèle, je suivais des formations à l’ESPE et je faisais mon mémoire portant sur les adaptations et aménagements à mettre en place en mathématiques pour les élèves « dys » (dysphasiques, dyscalculiques, dyslexiques, etc.). Une année aussi stressante puisqu’il fallait arriver à  gérer les cours au collège et le mémoire. Mais à la fin de l’année, j’étais contente d’avoir pu apprendre ce nouveau métier et d’être arrivée à gérer le mémoire à côté.

5. As-tu beaucoup travaillé pendant tes études ?

Lors des années de licence, j’ai beaucoup travaillé les deux premières années (en MPA) puisque ces deux premières années étaient exigeantes  dans les attentes des connaissances. La troisième année de licence était plus cool au niveau du travail à fournir.

En master, lors de la première année, j’ai beaucoup travaillé pour la préparation du CAPES. Il m’arrivait parfois de me priver de faire telle ou telle chose (sortie, soirée, etc…) car je préférais réviser. Une année stressante et intense. Mais ce fut un soulagement le jour où j’ai appris que j’avais réussi mon concours. Lors du stage de titularisation, le travail était beaucoup porté sur la préparation des cours pour les collégiens. Un apprentissage intéressant où on se questionne pour proposer aux élèves le « meilleur » cours possible (même s’il était loin d’être parfait).

6. La vie étudiante t’a-t-elle plûe ? Pourquoi ?

Oui, j’ai eu mon premier appartement, j’ai appris à être indépendante. J’ai pu faire de belles rencontres. Cela fait parti de mes plus belles années de toute ma scolarité. Parfois, je suis nostalgique et j’aimerais me rassoir sur des chaises de la fac, revivre ces moments.

7. Aujourd’hui, à 25 ans, où en es-tu dans ta vie professionnelle ?

Aujourd’hui, j’ai 25 ans et j’ai effectué ma 4e rentrée, en septembre 2021, en tant que prof de maths. J’ai effectué mon année de titularisation dans un collège en REP en Alsace (2018-2019), puis j’ai été mutée une année dans un collège en REP en Seine-Saint-Denis. Et depuis septembre 2019, je suis de retour en Alsace en tant que TZR (remplaçante). J’ai la chance, depuis mon retour, d’avoir un remplacement à l’année dans un collège très chouette proche de Mulhouse.

Je me forme, révise aussi toute seule pour l’agrégation de maths. Cette année, je vais la tenter à nouveau. (1ère fois en juin 2020).

8. Qu’apprécies-tu dans le métier de professeur de mathématiques ?

C’est tout un ensemble que j’apprécie. Je pense que la première chose est l’échange entre humains : avec les élèves, entre collègues de maths, avec les collègues d’autres matières, la CPE, etc… J’apprécie de travailler avec des adolescents, ils ont un côté « chiant » mais tellement attachant.

On est parfois face à des échecs monumentaux où l’on se remet complètement en question mais il y aussi des succès extraordinaires et quel bonheur !

C’est un métier où l’on ne s’ennuie jamais : on peut faire le même cours avec plusieurs classes d’un même niveau, mais on n’aura pas les mêmes interactions avec chaque classe. Et ça, c’est génial.

9. Devenir professeur de mathématiques, était-ce une vocation pour toi ?
Ce métier est-il à la hauteur de tes espérances ou as-tu quelques désillusions ?

Devenir professeur de maths est une vocation pour moi. Quand j’étais en primaire, je voulais être « maitresse », puis au collège l’envie d’enseigner auprès d’enfants, d’adolescents s’est confirmée. Ma matière préférée à l’époque était les maths et c’est ainsi que j’ai décidé d’être prof de maths et de tout faire pour y arriver. En juillet 2018, quand j’ai appris que j’avais réussi le CAPES, c’était comme un rêve de gosse qui se réalisait.  Quel soulagement d’y être arrivée !

Quand nous sommes enfant, nous idéalisons souvent le métier que nous voulons faire. Mais au final, j’avais une assez bonne représentation du métier avec les points positifs (évolution des élèves, préparations des cours, corrections des copies etc…)  et les points un peu plus noirs (les mutations des profs, des classes trop nombreuses, pas assez de moyens pour aider individuellement les élèves).  C’est un métier très prenant, où il est encore difficile, après 4 ans de savoir dire stop et de déconnecter totalement du boulot.

Par contre, il y a bien une chose que je n’avais pas imaginée : c’est le lien aussi fort qu’on crée avec nos élèves. Nous passons une année entière à côtoyer les élèves plusieurs heures par semaine. Nous leur apprenons les maths mais aussi à vivre en société, à gagner en confiance, à devenir des adultes. Et je ne pensais pas que chaque fin d’année, les « au revoir » étaient si difficiles. C’est bête à dire, mais on s’attache à leur personnalité, à leur façon d’être, d’agir, etc…

Une petite anecdote marquante de fin juin dernier quand une petite 6e me dit « madame, je ne suis pas forte en maths et j’ai adoré vous avoir en prof… jamais vous m’avez rabaissé et vous avez toujours cru en moi. ». C’est dans ces moments-là que je me dis que j’ai choisi le bon métier.

Merci Marie d’avoir répondu à ces questions, je te souhaite tout le meilleur pour la suite de ta carrière, nous sommes désormais collègues !
On refait un point dans 5 ans quand tu auras 30 ans ?… 

Juste un p’tit mot pour la fin : kiffez vos années d’études, ce n’est pas illimité, et donnez vous les moyens de réaliser vos rêves !

Clique ici pour lire ou relire l’interview de Marie lorsqu’elle passait son bac !

Si tu as des questions à poser à Marie ou des commentaires sur cet article, surtout n’hésite pas à le faire juste en-dessous, merci !